Pourtant membres du même parti, le maire de Saint-Étienne Gaël Perdriau et le président de LR et de la Région Auvergne Rhône-Alpes Laurent Wauquiez n’ont pas toujours entretenu les relations les plus étroites.
Mais il y a un sujet qui ne pouvait que rapprocher les deux hommes : l’A45. Véritable serpent de mer remontant aux années 1990, ce projet d’autoroute entre Lyon et Saint-Étienne viendrait soulager l’A47 en reliant Brignais et La Fouillouse via les monts du Lyonnais.
Solutions alternatives
Mais le rapport Duron rendu public en début d’année a compromis sa réalisation, considérant que l’infrastructure n’était pas prioritaire.
En attendant l’arbitrage imminent de l’exécutif dans ce dossier, le préfet du Rhône a décidé d’organiser ce vendredi une réunion afin d’« éclairer le gouvernement […] par une analyse approfondie des solutions susceptibles d’être proposées en alternative au projet A45 ».
« Pourquoi parler de plan B alors qu’on a un plan A solide ? »
Ni une ni deux, un front Wauquiez-Perdriau voyait alors le jour, épaulé par le président LR du conseil départemental de la Loire Georges Ziegler, lesquels annonçaient dans un communiqué commun qu’ils ne se rendraient pas « à la réunion alibi pour enterrer le projet ».
Georges Ziegler enrage d’ailleurs : « Les études ont été validées, les financements sont bouclés, deux présidents de la République se sont prononcés en faveur de l’autoroute, il ne manque plus qu’une signature. Alors pourquoi parler de plan B alors qu’on a un plan A solide ? », demande le Ligérien.
Bouderie ostensible
L’annonce du boycott symbolique de la réunion en préfecture à Lyon était un premier pas. Mais Wauquiez et Perdriau en ont franchi un second. Soucieux d’afficher ostensiblement leur bouderie, mais aussi de signifier leur rapprochement, les deux hommes ont officialisé mercredi une visite de terrain organisée symboliquement vendredi à Saint-Étienne.
Officiellement, c’est la signature d’un protocole d’accord entre la Région et la Métropole stéphanoise qui réunira les deux hommes. Officieusement, impossible d’imaginer une seule seconde que l’A45 ne sera pas abordée.