EXCLUSIF. Pédophilie : vers une enquête parlementaire ?

Quelques semaines après la diffusion sur France 3 du documentaire choc “Pédophilie, un silence de cathédrale” et alors que le procès du Cardinal Barbarin a été repoussé au mois d’octobre, l’association lyonnaise La Parole Libérée a décidé de ne pas laisser retomber la pression.

Selon nos informations, son président François Devaux est contact avec plusieurs parlementaires dans le but de convaincre ces derniers d’ouvrir une commission d’enquête au Sénat.

“Avec La Parole Libérée, nous avons révélé au grand jour cette triste réalité au sein de l’Eglise et à travers l’affaire Barbarin, mais les victimes d’actes de pédophilie comme nous ne peuvent pas tout faire. Il est temps maintenant que les législateurs s’emparent du sujet pour faire avancer les choses”, explique François Devaux.

 

“Je vais en parler au président du Sénat”

Déterminé, mais fatigué par plus de deux ans d’un combat éreintant, ce dernier assure que le sénateur LR du Rhône François-Noël Buffet et que sa collègue et ancienne ministre socialiste Laurence Rossignol seraient d’ores et déjà intéressés.

“J’ai eu François Devaux la semaine dernière par téléphone. Il m’a demandé de lui donner un avis sur ce qu’il fallait faire pour que le gouvernement se saisisse du sujet. Du coup, ça m’a donné l’idée de cette commission d’enquête”, confirme l’élu oullinois, qui compte “en toucher deux mots dans les prochains jours à Gérard Larcher, le président du Sénat.

 

“Nous sommes très en retard en France”

Une commission d’enquête parlementaire “à nature statistique, pour comprendre l’ampleur du phénomène ou encore l’impact sur la santé publique” que La Parole Libérée souhaite calquée sur ce qu’ont pu faire d’autres pays.

“Nous sommes très en retard en France. Des commissions parlementaires ont déjà été mises en place aux Etats-Unis, en Irlande ou en Belgique. En Australie, la commission royale a fait pas moins de 8000 auditions par exemple, et ça a fait beaucoup progresser les consciences qui n’ont pas pris l’ampleur de la problématique en France”, lance François Devaux.

 

Au-delà de l’Eglise

Un impact futur sur la société que confirme également François-Noël Buffet.

“Si nous faisons cela, ce sera le travail assez lourd de 4 à 6 mois pris en charge par une vingtaine de parlementaires, mais je pense que pour faire progresser au mieux la prise de conscience il faudra aussi élargir le sujet au-delà de l’Eglise et d’aller voir aussi du côté de nos services publics par exemple”, prévient malgré tout le sénateur, qui se verrait bien rapporteur de cette commission.

Une enquête, qui, si elle a lieu aura pour finalité de présenter et de faire voter un rapport dans le but de déboucher un projet de loi.

“Il est inconcevable aujourd’hui que la prescription pour des faits de pédophilie ne soit pas avancée et ça, seule la loi peut le faire“, espère François Devaux.

Antoine Comte

A lire également dans cette rubrique

18 avril 2024

« Les personnes trans doivent être protégées » : la Mairie de Lyon réagit suite au retrait des affiches du livre Transmania

Après avoir retiré de l’espace public, ce 18 avril, les affiches du livre Transmania (dont l’intention est sans équivoque – enquêter sur « les dérives de l’idéologie transgenre  ») la Mairie de Lyon assure dans un courrier adressé aux associations LGBT+ lyonnaises être « fermement engagée à promouvoir l’inclusion, la diversité et le respect des droits ». Lire…

18 avril 2024

Le local de l’association Écoute Lyon Bellecour fermé jusqu’à nouvel ordre

Niché dans le couloir du métro A, le cabinet de l’association Écoute Lyon Bellecour reçoit tous les jours quiconque a besoin de parler. Depuis le mercredi 17 avril, les confidences ont trouvé porte close, « par mesure d’hygiène et sécurité », indique un petit mot. À cause d’une invasion de souris, sa présidente, Marie-Anne Barrios, a préféré…