La Compagnie nationale du Rhône reproduit des fleuves en labo

C’est un laboratoire qui fait autorité à Lyon, tant par son âge – 82 ans – que par sa surface – 3000 m2 – et son savoir-faire. Et pourtant, le Cacoh (Centre d’analyse comportementale des ouvrages hydrauliques) reste peu connu du grand public.

Depuis 1936, il permet notamment à CNR (Compagnie Nationale du Rhône) de réaliser des études sur ses ouvrages sur le fleuve.

Dans un immense hangar du Port Edouard-Herriot, il s’est notamment spécialisé dans la modélisation hybride, c’est-à-dire dans la production d’immenses maquettes. « On a toujours eu besoin de modéliser, de voir pour comprendre », présente Laurence Duchesne, responsable du Cacoh.

 

Une maquette de 35 mètres pour étudier les mouvements de sable
Surtout, cette activité permet à CNR d’exporter son expertise. En ce moment, le Cacoh reproduit pour Voies Navigables de France une maquette d’un bras de la Loire. Longue de 35 mètres, elle doit permettre de comprendre et prédire les mouvements du sable, et ainsi empêcher l’affaissement en cours de la Loire en amont de Nantes.

« Après avoir pris des mesures sur le site, on a fabriqué ici un outil qui se rapproche le plus possible de la réalité, présente Damien Alliau, l’ingénieur hydraulique en charge du projet. On est capable de gérer le débit d’eau que l’on envoie. En moyenne, une minute en labo équivaut à un jour sur site. Si l’on veut étudier l’évolution du cours sur 15 ans, il nous faut un peu plus de 90 heures d’essais. »

Et visiblement, le jeu en vaut la chandelle. Le Cacoh a participé des projets aux quatre coins du monde, comme récemment sur le canal de Panama ou sur le fleuve Parana, entre le Paraguay et le Brésil.

Prochainement, le labo doit plancher sur un barrage en Algérie et une nouvelle centrale hydroélectrique sur le Rhône.

A lire également dans cette rubrique

14 avril 2024

Le (faux) silex de Vaise qui bouleverse l’histoire de l’homme

Une expo exceptionnelle du musée Lugdunum était annoncée la semaine dernière à la suite de la découverte de silex noirs carbonisés de différentes tailles et formes sur le site archéologique de Vaise. Datation : –800 000 ans, alors que la datation de la maîtrise du feu est établie à -400 000 ans. Il s’agissait, en réalité, d’un poisson d’avril du musée…