Les petits arrangements de nos élus avec la laïcité

cidément, nos élus ont une conception parfois bien hasardeuse de la laïcité.

Après Bruno Bonnell et sa définition maison de la République qui, selon lui, « n’est pas loin d’être la fille aînée de l’Église », d’autres édiles lyonnais semblent également considérer la loi de séparation de l’Église et de l’État de 1905 comme un texte à géométrie variable.

C’est le cas de Laurent Wauquiez.

Notre omniprésent président de Région qui, après avoir joué avec les nerfs du tribunal administratif de Lyon en installant plusieurs crèches de Noël dans le hall du conseil régional, puis avoir invité plus récemment le cardinal Barbarin pour parler à la Région des chrétiens d’orient, aurait été cette fois-ci photographié en train de faire le signe de croix dans un lycée privé financé en partie par la collectivité qu’il préside.

« Je suis protestant et Laurent Wauquiez catholique, c’est son droit. Mais “la République ne communie pas à la messe” (Charles de Gaulle) : lorsqu’il représente la Région, son président doit mettre de côté ses convictions personnelles et, ici, renoncer au signe de croix dans un lycée privé », a condamné sur Twitter, photo à l’appui, Jean-François Débat, le chef de file de l’opposition socialiste.

Sur Twitter, c’est encore par ce biais-là qu’Yves-Marie Uhlrich, le maire d’Écully a également été pris la main dans le sac le week-end dernier. « Comme quoi, les valeurs sociales, catholiques et familiales protègent notre société ! À méditer par ceux qui pourfendent ces valeurs en érigeant les déviants comme règles… », a partagé l’élu centriste sur le réseau social pour commenter l’ignoble attentat commis par un terroriste à l’encontre du lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, dans l’Aude.

Un tweet qu’il a finalement retiré.

« Désolé de ces interprétations. Je respecte la liberté de chacun dans ses différences. L’essentiel est ailleurs… Je retire ce tweet », a-t-il même écrit dans la foulée pour éteindre l’incendie.

Mais c’était déjà trop tard.

Trop tard pour lui peut-être.

Mais pas encore pour tous ceux qui sont censés nous représenter et se souvenir qu’ils sont avant tout des élus d’une république laïque depuis plus d’un siècle.

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