Edito. On a retrouvé Michel Noir

Depuis son retrait de la vie politique en 1995, l’ancien maire RPR de Lyon s’est toujours fait très discret.

Même si on a pu le croiser dans certains meetings politiques, comme celui du candidat Michel Havard lors des municipales de 2014, Michel Noir s’est, en effet, toujours tenu à l’écart de la politique locale et n’a jamais vraiment fait savoir quelles étaient ses positions politiques depuis plus de 20 ans.

Pourtant pour le croiser, rien de plus simple : il vous suffit de vous organiser une petite soirée culturelle à Lyon.

Théâtre des Célestins, Opéra de Lyon, Subsistances, Auditorium… L’ancien ministre est en effet quasiment de tous les spectacles que compte cette ville.

Dernière apparition en date pour ce grand fan de musique classique dont le regard et la grande taille imposent un charisme toujours aussi naturel : le Ramdam.

Situé au fin fond de Sainte-Foy-lès-Lyon, cette ancienne menuiserie transformée en un coquet centre d’art qui fonctionne en mode associatif, n’est pourtant pas vraiment sur le papier le genre de lieu que fréquentent habituellement nos élus ou ex-élus.

Sauf que Michel Noir était bien là, lui.

Ravi de venir voir une adaptation de May B, la pièce de la célèbre chorégraphe lyonnaise Maguy Marin dont la compagnie de danse fait partie intégrante de cet espace unique qui sert à boire et à manger à des prix qu’on ne pratique plus depuis que l’Euro a remplacé le Franc.

 S’il on croit ses applaudissements nourris, Michel Noir, installé au premier rang, semble avoir beaucoup aimé la prestation des dix très jeunes danseurs venus directement des favelas de Rio.

Que des élus de son registre prennent la peine de quitter le centre-ville de Lyon et ses institutions culturelles conventionnelles pour venir voir des spectacles de banlieue à l’engagement délibérément social est vraiment une bonne surprise.

Nos élus en charge de la Culture à la Ville, la Métropole ou la Région, qui préfèrent généralement se montrer dans les cocktails et fuir discrètement au moment où la lumière s’éteint, devraient en prendre de la graine

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