Les nouveaux chantiers du PS du Rhône

Le congrès d’Aubervilliers – ayant porté Olivier Faure aux commandes – et la réorganisation du parti appartenant désormais au passé, le PS est entré dans une nouvelle phase : bâtir un nouveau projet pour les élections municipales de 2020.

 

Constributions

« Retisser le lien sera long », prévient le sénateur du Rhône Gilbert-Luc Devinaz, qui participait vendredi soir à une soirée d’échanges avec les militants autour de la réforme constitutionnelle actuellement en discussion, en compagnie de sa collègue Annie Guillemot, du sénateur des Français de l’étranger Jean-Yves Leconte ainsi que du premier fédéral du Rhône Yann Crombecque.

Parmi les remontées du terrain, notamment recueillies via un site internet dédié, les sections plaident entre autres pour une augmentation du contrôle du parlement sur l’exécutif, l’égalité homme-femme, la limitation du recours au 49.3 et aux ordonnances ou encore l’attachement à une Europe solidaire.

Soit évidemment bien peu de choses en commun avec la présentation réalisée par le premier Ministre Édouard Philippe le 4 avril dernier.

 

« La démocratie a un coût »

Et Annie Guillemot de s’agacer : « On ne retient de cette réforme que la baisse du nombre de parlementaires. Pourtant la proportion d’élus par habitant n’est pas disproportionnée par rapport à l’Allemagne ou l’Italie », assure-t-elle.

Gilbert-Luc Devinaz redoute déjà les conséquences locales : « Il ne devrait plus y avoir que cinq sénateurs dans le Rhône. Comment seront-ils répartis ? S’il n’y en a qu’un pour le Nouveau Rhône, il représentera 400 000 personnes, ce qui est énorme ! Et s’il y en a deux, cela signifie qu’il n’y en a que trois pour toute la Métropole, ce serait encore pire ! »

« Nous devons assumer que la démocratie a un coût », lance à son tour Jean-Yves Leconte.

 

Quid de la Métropole ?

Localement toujours, l’avenir de la Métropole ne rassure pas beaucoup plus les élus socialistes. « La Métropole n’a pas d’identité. Comment voulez-vous que les Lyonnais comprennent son rôle ? Il y a une perte de confiance dans l’organisation démocratique », regrette Gilbert-Luc Devinaz, craignant pour 2020 un redécoupage des circonscriptions « qui ne respecte pas les bassins de vie ».

« Peut-être que la Métropole veut gommer les communes pour devenir un genre de lander à l’Allemande », s’interroge à son tour Annie Guillemot quant au changement de mode de scrutin, écartant du Conseil métropolitain les maires des communes les moins peuplées.

En revanche, le PS du Rhône se montre placide face aux récents coups d’éclat de l’extrême droite dans le département, et notamment le baptême du Rassemblement national intervenu à Bron la semaine passée, ce que l’ancienne maire de la commune, Annie Guillemot, n’a évidemment pas manqué.

 

Équilibres électoraux

« Ils ont juste changé le F par le N dans leur nom », banalise Devinaz. « C’est un jeu entre la nièce et sa tante », tempère également Guillemot, n’y voyant qu’une réplique à l’installation de l’école de Marion Maréchal à la Confluence, et parlant d’un « marquage à la culotte. »

Pas de stratégie de long terme du RN dans la métropole lyonnaise donc ? « On ne les sent pas dans les communes », reprend cette dernière. Devinaz ajoute : « Ils font des chiffres importants autour de la Métropole, dans la côtière de l’Ain par exemple. Mais ce n’est pas de nature à bouleverser les équilibres électoraux dans la Métropole », lance-t-il.

Les élections européennes de 2019 représenteront à ce titre, et à bien d’autres, bien plus qu’un simple baromètre.

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