Indigo Weel : « Il manque un tiers des vélos »

Fin mars, Indigo Weel lançait à Lyon son service de location de vélos en libre service sur les cendres de Gobee Bike, fortement pénalisé par le vandalisme.

Indigo Weel se présentait avec un vélo plus costaud, et une volonté forte de faire de la pédagogie auprès du public pour obtenir davantage de respect de ses deux roues. Le service avait aussi délimité des zones autorisées, ou non, où déposer les vélos. Et ce afin d’éviter de trouver des Indigos déposés n’importe où en ville.

Jean Gadrat, responsable d’Indigo Weel, tire un bilan contrasté après quatre mois d’exercice.

 

L’impression visuelle qu’il y a moins d’Indigo Weel en ville est-elle trompeuse ?

C’est exact, il y a moins de vélos dans le cœur de ville. Nous en avions déployé 1 500, aujourd’hui il en manque un tiers. Soit parce qu’ils ont été déposés loin et ne sont plus utilisés, soit parce qu’ils ont été dégradés ou ont fini dans la cave de quelqu’un.

Certains vélos sont donc carrément oubliés à leur endroit de dépose ?

C’était une erreur de jeunesse, on a laissé les vélos “flotter” au-delà des limites de l’application, ce qui fait que des vélos s’étaient éparpillés : les gens qui prennent un Indigo Weel pour rentrer chez eux dans des zones excentrées avaient tendance à ne pas les reprendre ensuite et à les y laisser. Du coup, ces vélos n’étaient plus utilisés. Aujourd’hui nous nous sommes recalés : il y a des quartiers ouverts qui ne l’étaient pas, et d’autres qui ont été exclus du périmètre.

Quels secteurs ont été modifiés ?

Depuis le 16 juillet, nous avons enlevé La Doua et le Tonkin, on s’arrête désormais au cours André-Philip. Nous avons par contre étendu la couverture sur Vaise où cela fonctionne bien, notamment en Rives de Saône, ou encore du côté de la Cité Internationale. Les quais de manière générale fonctionnent bien.

Avez-vous été davantage touchés par le vandalisme que ce que vous aviez prévu ?

Nous ne sommes pas encore dans les limites que nous nous étions fixées pour une première année d’exercice, mais on s’en rapproche. Nous avons eu beaucoup de vandalisme, notamment dans des quartiers comme La Doua et le Tonkin. C’est pourquoi nous avons enlevé ces zones de notre périmètre de dépose. On savait que le Tonkin était un secteur compliqué, on a tout de même tenté. Sur Lyon, nous avons 25 à 30 plaintes qui ont donné lieu à des interpellations, et nous travaillons bien avec les polices, municipale ou nationale. Dès que la police effectue un flagrant délit, nous sommes prévenus et nous déposons une plainte. Le premier vandalisme reste le bris du cadenas. Par ailleurs, depuis le 16 juillet nous appliquons une pénalité de 15 euros lorsque l’usager sort d’une zone de stationnement autorisée. Mais ce n’est pas spécial à Lyon, c’est la même chose à Bordeaux et Toulouse.

Allez-vous pouvoir remonter la flotte aux 1 500 vélos d’origine ?

Heureusement, il y a des vélos que nous craignions d’avoir perdus corps et bien, mais dont nous avons retrouvé le corps grâce au GPS ! Nous sommes donc en cours de réparation, notamment de roues, de rayons. Nous allons pouvoir les remettre en circulation, de même que les vélos neufs en cours de livraison. Nous devrions même monter à 2 000 vélos en fin d’année.

Craignez-vous la concurrence du nouveau Vélo’v ?

Non, je pense que la part du vélo a fortement augmenté dans les déplacements, et notre constat c’est que nous ne “grignotons” pas sur les vélos en libre service de type Decaux. Mais plutôt sur des usagers qui n’utilisaient pas le vélo jusque-là.

La fréquentation du service est-elle conforme à vos espoirs ?

Nos avons fait 30 000 locations en mai, ce qui est pas mal. Traditionnellement, comme nos usagers sont souvent jeunes, voire étudiants, les mois de juillet et août sont plus creux, et nous avons été pénalisés par le manque de vélos. Nous tablons donc beaucoup sur septembre et octobre, qui doivent être de très bons mois, surtout avec la remontée du nombre de deux roues. Mais je ne connais pas encore en détail la saisonnalité de chaque ville, n’ayant pas encore achevé un exercice complet. Nous en saurons plus en fin d’année.

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