Il n’était pas encore 8h30 ce mardi matin lorsque Nicolas Hulot a annoncé, à la surprise générale, son départ du gouvernement d’Édouard Philippe. Un tremblement de terre politique à l’échelle nationale, et une nouvelle plutôt bien accueillie par les responsables écologistes lyonnais.
Nicolas Hulot : “Je prends la décision de quitter le gouvernement” #le79inter cc @leasalame @ndemorand pic.twitter.com/MhRq7zEktM
— France Inter (@franceinter) 28 août 2018
Hulot épargné, Macron épinglé
Les élus Europe Écologie Les Verts du Rhône et de la Métropole se sont félicités de « la fin de l’hypocrisie En Marche » et de « la fin des faux-semblants du gouvernement en matière d’écologie. » Si EELV dénonce le fait que « la France depuis un an n’a fait que renier son ambition climatique », le parti écologiste a salué « l’écologiste sincère qu’est Nicolas Hulot » confronté au « blocage insurmontable d’Emmanuel Macron en matière d’écologie. »
Les élus du Rassemblement citoyens, écologistes et solidaires au Conseil régional d’Auvergne Rhône-Alpes ont quant à eux relevé la « lucidité extrême » du désormais ex-ministre d’État en charge de la Transition écologique et solidaire sur « le constat que ni M. Macron ni son équipe n’avaient pris la moindre conscience de l’ampleur des enjeux. »
L’occasion pour le RCES de rappeler son opposition au projet d’autoroute A45 et dénoncer les « moyens démesurés donnés aux chasseurs » par Laurent Wauquiez « qui les utilisent à des fins antinomiques à la préservation de la biodiversité et la protection de l’environnement ».
« Ce sont les lobbys qui gouvernent »
Membre du groupe et élu dans le Rhône, Jean-Charles Kohlhaas s’est montré mitigé quant à ce départ. « C’est une personnalité que j’estime, que j’apprécie, que je respecte. Je suis assez content de cette clarification. Il était isolé au gouvernement, et n’avait pas de groupe pour l’appuyer à l’Assemblée », a-t-il réagi. « Il a bien compris qu’il était la caution d’un gouvernement ni écologiste, ni solidaire. »
Mais ce n’est pas le point qui a le plus fait tiquer le conseiller régional : « On connaît le poids des lobbys, mais que Nicolas Hulot le confirme… Ce sont les lobbys qui gouvernent, du ministère de l’Agriculture aux industries du BTP et de l’automobile. Que Nicolas Hulot le dise avec ce ton-là, c’est dur dur à entendre, ça fait peur », ajoute-t-il, ne se faisant guère d’illusions sur « les ambitions écologistes d’Emmanuel Macron » pour la fin du quinquennat.