L’association “Prendre un temps d’avance” de Gérard Collomb s’est réunie pour la première fois ce samedi en fin de matinée dans un hôtel du cours Charlemagne (Lyon 2e) à l’initiative du ministre de l’Intérieur.
Autour de l’ancien maire de Lyon, son épouse Caroline Collomb, mais aussi ses successeurs à la mairie, Georges Képénékian, et à la Métropole, David Kimelfeld.
Réunion de famille
De très nombreux élus de la majorité à la Ville ou la Métropole étaient également présents, dont la maire MoDem du 3e arrondissement Catherine Panassier, les adjoints à la mairie centrale Guy Corazzol et Jean-Yves Sécheresse ou au conseil métropolitain Karine Dognin-Sauze, Michel Le Faou, Richard Brumm ou Fouziya Bouzerda.
Sans oublier une importante proportion de députés du Rhône : Anne Brugnera, Thomas Rudigoz, Blandine Brocard, Anissa Khedher et Yves Blein.
Après une réunion d’une grosse heure, tout ce petit monde s’est réuni autour d’un buffet qui a permis d’en savoir plus sur la teneur des débats.
« Un projet à 20 ans »
Gérard Collomb s’est évidemment réjoui de l’ampleur du rassemblement, une petite centaine de personnes, ajoutant que chaque élu présent faisait désormais partie de son association.
Son objet ? « Définir l’avenir de cette ville autour d’un projet à 20 ans » via la constitution « d’équipes pour de futurs projets ». Manière de faire comprendre que nous ne sommes pas là en présence d’un simple groupe de réflexion, mais dans une machine hybride potentiellement amenée à constituer des listes en vue des prochains scrutins locaux.
Rassembler au-delà d’En Marche
Quant à sa cible ? : « Par rapport à En Marche, cette association a pour vocation de rassembler bien au-delà, du PS à la droite républicaine en passant par les centristes », a souligné Collomb, précisant que plusieurs élus Synergies avaient rejoint le mouvement.
Et le résident de la place Beauvau de draguer ouvertement les élus LR : « Demain, un certain nombre de personnes mal à l’aise avec la ligne de Laurent Wauquiez pourraient nous rejoindre », a-t-il assuré, souhaitant « que les différentes sensibilités travaillent ensemble pour l’avenir de la Métropole. »
LR courtisé, Synergies averti
L’appel du pied semble d’ailleurs avoir trouvé de premiers échos à l’en croire : « Certains qui voudraient nous rejoindre ne souhaitent pas rester spectateurs », a-t-il lâché, laissant entendre que des postes à responsabilités pourraient être en cours de tractation.
Toutefois, le ton s’est parfois fait plus menaçant, vraisemblablement à l’endroit des maires Synergies, échaudés par le changement du mode de scrutin à la Métropole, que la présence de Collomb à l’Intérieur n’aura pas réussi à modifier : « Il faudra voir si certaines communes se disent dans l’opposition, mais je n’exclus personnes aujourd’hui. » L’injonction à trancher est claire.
« Montrer que nous avons une longueur d’avance »
Quant à la suite des opérations, chaque partie prenante a reçu pour mission d’élargir les rangs de l’association – dont l’objectif est de rassembler « plusieurs milliers » de membres – en s’ouvrant à la société civile d’ici le mois d’octobre, date à laquelle un point d’étape sera fait « pour montrer que nous avons une longueur d’avance », a lancé Gérard Collomb tout sourire.
Mais alors, qu’ont pensé les actuels hommes forts de la ville et de la Métropole de cette petite réunion ? Si David Kimelfeld, agacé, n’a pas souhaité s’adresser à nous, Georges Képénékian a lui parlé d’une « première page blanche que nous allons rédiger ».
« On sera dans le noyau »
Quant à ce qui est présenté comme une OPA de Gérard Collomb sur la mairie et la métropole, l’actuel résident de l’Hôtel de Ville nuance :
« Quand il y a une bannière commune, ça permet d’aligner les étoiles. On [David Kimelfeld et lui] sera dans le noyau qui organisera les choses. Certains pensent qu’on ne sera pas de la partie. Mais on voit mal les deux responsables qu’il [Gérard Collomb] a mis sur orbite... » Il s’interrompt, puis reprend : « Ce serait baroque à l’heure où l’on parle de rassemblement ».