Renaud Pfeffer

Maire LR de Mornant, 1er vice-président du conseil départemental du Rhône.

État-civil
Né le 8 février 1980 à Lyon, Métropole de Lyon.
Marié, 3 enfants.
Signe astrologique : Verseau.

Après avoir dû reporter à deux reprises notre rencontre, une fois en raison d’un événement indépendant, l’autre pour une question d’emploi du temps, nous la décalons de quelques heures une fois encore le jour même, mais finissons par nous retrouver dans un café du centre-ville. Renaud Pfeffer jouera la carte de la simplicité et de la proximité, y compris jusqu’à son vocabulaire parfois très familier.

 

Parcours personnel
Renaud Pfeffer grandit à Chaussan, commune voisine de Mornant dont il est aujourd’hui le maire, au sud-ouest de Lyon. S’il qualifie ses parents de « bourgeois lyonnais », il affirme avoir conservé la « fibre rurale » ainsi que ses amis d’enfance. Après avoir fréquenté le collège-lycée de Saint-Thomas d’Aquin à Oullins, où il obtient un bac économique et social, il intègre l’Institut d’administration des entreprises (IAE) de Lyon.

Diplômé d’une maîtrise en droit des affaires et gestion, il s’implique par ailleurs dans la corpo de Lyon 3 et prend la présidence de l’UNEDESEP, l’Union nationale des étudiants en droit, sciences économiques, politique et sociales. « J’avais un profil plutôt privé, d’ailleurs je ne suis pas un fana de droit public », souligne-t-il.

 

Parcours professionnel
Après avoir commencé sa carrière professionnelle chez un assureur puis dans une entreprise de formation, il délaisse les relations commerciales pour se lancer en politique. Avant cela, Renaud Pfeffer avait rejoint l’UMP à sa création, et constitué un groupe de Jeunes populaires avec Jérôme Moroge, le maire de Pierre-Bénite. Sarkozystes convaincus, ils battent ensuite campagne ensemble afin de faire élire le ministre de l’Intérieur à l’Elysée.

C’est à ce moment-là qu’il rencontre Georges Fenech, avec qui il va développer « une relation presque filiale ». Il s’engage à ses côtés comme attaché parlementaire en 2007 avant de devenir son suppléant à l’Assemblée en 2012. Il loue aujourd’hui encore « l’intégrité, l’humanité et l’autorité » de celui qui fait presque office de mentor.

Il faut dire qu’une péripétie d’ordre judiciaire va sceller leur amitié. Elu député de la 11e circonscription du Rhône (cantons de Condrieu, Givors, Mornant et St-Symphorien-d’Ozon) en 2007, Fenech voit son élection invalidée en début d’année suivante par le Conseil constitutionnel « pour 3 000 euros de frais de bouffe pas conformes à la législation », d’après Pfeffer, qui ajoute : « J’ai toujours considéré que c’était une injustice. »

Le suppléant de l’époque, Raymond Durand, se présente donc à l’élection partielle de 2008 en promettant de remettre son siège à Fenech sitôt sa période d’inéligibilité achevée… mais sans tenir parole le moment venu, en 2009. Pfeffer demeure attaché parlementaire de Durand, avant de faire campagne contre lui en 2012 aux côtés du député déchu. « J’étais au milieu des deux, entre le respect de mon contrat et ma fidélité pour Fenech », raconte-t-il.

Puis c’est au tour de Pfeffer d’être élu maire, à Mornant en 2014, sous l’étiquette divers droite. « Je me suis senti capable, j’avais l’envie de démontrer que la politique c’est aussi pour les jeunes », affirme celui qui a été élu à l’âge de 34 ans. En 2015, il est cette fois élu au conseil départemental du (Nouveau) Rhône, avec pour mission d’installer le nouveau périmètre de la collectivité, amputée de la Métropole de Lyon. Il endosse par ailleurs le rôle de 1er vice-président en charge des Finances.

Quant à l’avenir, lui prendrait-il l’envie en se rasant de s’asseoir à la place de Christophe Guilloteau à la tête du département d’ici quelques années ? « Je suis un gars lucide. Les gens, les parcours politiques, se construisent. Il ne faut jamais aller plus vite que la musique. Je ne veux prendre la place de personne mais si mon travail est reconnu, on saisira les opportunités qui se présenteront », répond-il.

 

Opinions
« Mes valeurs prédominantes ? La liberté. Je suis un type libre, je fais souvent ce que bon me semble, je ne suis jamais dans le calcul », assure Renaud Pfeffer. Au sujet du département du Rhône, il vantera son « dynamisme économique, démographique, ses territoires diversifiés », tout en se permettant de railler Lyon : « Si Lyon est la capitale de la gastronomie, ce n’est pas grâce aux choux de la place Bellecour et au vin de la Croix-Rousse ».

Quant à ses missions, la construction du Nouveau Rhône indépendant de la Métropole n’est « pas tout à fait finie », précise-t-il. « On a eu beaucoup de boulot sur le transfert des compétences. On est passé de 6 000 à 2 000 agents, imaginez la tâche. Il fallu remettre le département à niveau financièrement avec l’épée de Damoclès des emprunts toxiques, réorganiser les services », détaille-t-il.

Affirmant « beaucoup apprécier » Laurent Wauquiez, il estime le président d’Auvergne Rhône-Alpes « caricaturé ». « C’est un mec brillant, je ne peux pas comprendre qu’on le dépeigne comme un connard. C’est le gars à abattre. »

Enfin, Pfeffer est hostile au projet d’autoroute A45, récemment reporté par le rapport du Conseil d’orientation des infrastructures, entre Lyon et Saint-Etienne. « C’est une connerie, une autoroute payante qui arrive dans un cul-de-sac à Pierre-Bénite, à côté d’une autoroute gratuite… », critique-t-il. S’il reste réaliste vis-à-vis de l’Hyperloop, qu’il ne s’attend pas à voir passer sous ses fenêtres prochainement, il insiste sur le fait que « ça va se faire »… mais probablement pas ici. « Chez nous il faut qu’il y ait la volonté politique. Le transport est un enjeu du quotidien », ajoute-t-il.

 

Réussites
Si Mornant est une commune comme il en existe des milliers en France, elle a pourtant fait école. Renaud Pfeffer a en effet déployé au 1er janvier 2015 la Mutuelle des Mornantais. « Un coup extraordinaire », se félicite-t-il encore. Le principe : négocier à l’échelle de la commune des tarifs de remboursement avantageux auprès d’un établissement afin de garantir « un accès aux soins au plus grand nombre. Quand on sait que 16 % de la population française n’est pas couverte… »

L’opération est un succès avec 14,5 % des habitants adhérents à la mutuelle communale, des économies conséquentes pour certains d’entre eux, et l’installation de plusieurs médecins. « 2 000 ou 3 000 communes ont reproduit le modèle », lance-t-il avec fierté.

 



Échecs
Fort du succès de la mutuelle, pourquoi ne pas se lancer dans un contrat groupé dans le domaine de l’énergie ? La mairie a fait une tentative, tant pour abaisser le montant de la facture individuelle que pour sensibiliser les foyers à leur propre empreinte énergétique, mais l’initiative s’est cette fois soldée par un échec.

« 200 mecs ont souscrit, ce n’était pas assez susciter de l’enthousiasme », reconnaît-il. « Ce n’est pas un plantage, on a fait une mauvaise étude de marché et on n’a pas proposé la bonne offre. Mais ça va être relancé en 2018 », avance-t-il.

 

Revenus
En plus de son mandat de maire (1 500 euros nets) et de vice-président du département (2 009 euros nets), Renaud Pfeffer est 1er vice-président du SDMIS (Service départemental-métropolitain d’incendie et de secours) est rémunéré à ce titre à hauteur de 586 euros par mois. Il dispense par ailleurs des cours de droit, finances publiques et management à l’université et dans des écoles de commerce. « Ça peut ramener pas mal, mais je ne suis pas un mec de fric », atteste-t-il.

 

Passions
Ancien basketteur, ce fan de l’OL porte aujourd’hui les couleurs de l’équipe de football loisir de Mornant. « Les arts » et le ski sont deux autres de ses centres d’intérêt.

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