Pour la rentrée, Laurent Wauquiez fait la tournée des lycées lyonnais

Il ne portait pas de cravate, le président de la région Auvergne-Rhône Alpes, pour arpenter les couloirs fatigués du lycée la Martinière, dans le 1er arrondissement de Lyon. Manifestement, la matinée que Laurent Wauquiez a consacrée à deux lycées lyonnais se voulait décontractée.

C’était avant la polémique suscitée quelques heures plus tard par l’envoi d’un texto aux élèves afin de leur souhaiter une bonne rentrée.

Devant une rénovation dont les couleurs, discutables, avaient été choisies par les Architectes des bâtiments de France, le président des Républicains s’était auparavant permis – chose rare – une allusion à l’actualité nationale : « Vous savez, je respecte les Architectes des bâtiments de France ! Et je respecte Stéphane Bern ! » L’animateur, chargé par Emmanuel Macron de travailler à la sauvegarde du patrimoine, a récemment déclaré que les « élus voulaient la peau des Architectes des bâtiments de France » en réponse au projet de loi Logement (Elan).

 

« Plan Marshall »

La rentrée de Laurent Wauquiez servait des objectifs moins dérisoires, cependant. Nul besoin de trop réfléchir pour saisir le sens de l’opération : il s’agissait d’illustrer les mérites du « plan Marshall » lancé par l’exécutif régional en faveur des lycées, à travers les « établissements emblématiques » que sont la Martinière Diderot, lycée public général et technologique du 1er arrondissement, et La Mâche, lycée privé professionnel et technologique du 8e arrondissement. En effet, les deux établissements bénéficieront d’une enveloppe de la Région pour leurs travaux respectifs.

« Au début de notre mandat, nous avons hérité de 58 lycées en état de délabrement. En moins d’un an, nous avons lancé 22 opérations. » Auvergne Rhône-Alpes a consacré plus de 452 millions d’euros à ce plan d’investissement en 2018, une acrobatie réalisée grâce à des économies de fonctionnement, selon Laurent Wauquiez.

L’opposition de gauche à la Région avait raillé ce plan d’investissement lors de son lancement en 2017, estimant que l’exécutif LR de la région s’était totalement désintéressé des lycées pendant deux ans et avait beau jeu de critiquer la politique du mandat précédent.

 

58 lycées « délabrés »

Pour l’heure, Laurent Wauquiez affiche un sourire victorieux. « Chaque euro que nous économisons est reversé à nos lycées, à nos enfants, qui sont notre avenir », assure-t-il aux micros. En tout, la Région annonce une enveloppe de 1,5 milliard d’euros consacrée à ce dispositif.

Un audit commandé par la Région a débusqué cinquante-huit lycées « délabrés » en Auvergne Rhône-Alpes. Depuis, vingt-deux ont effectivement été rénovés. Parmi eux, le lycée professionnel François Cevert à Écully et le lycée du Parc à Lyon.

Sur l’Académie, ce sont quarante-neuf opérations qui ont été lancées pour 228 230 000 euros dont fait partie la construction d’un lycée à Meyzieu et la restructuration du lycée Pierre Brossolette, à Villeurbanne, attendue depuis longtemps. En 2018, la Région a aidé cinq lycées privés dont Sainte Marie, Jean Baptiste de la Salle et Notre Dame des Minimes, tous à Lyon.

 

Robotique

Le cas de la Martinière a été qualifié de « typique » par le président de la Région. Le lycée a investi les murs d’un cloître du XVIIe siècle, mais doit abriter trois baccalauréats technologiques, un BTS filière industrielle spécialisée dans les métiers de la mode, de la chimie et des formations post-bac dans le domaine de l’art du et du design qui nécessitent des outils performants… et coûteux. En dépit de sa renommée, l’établissement se retrouvait parmi les lycées « en mauvais état » relevé lors de l’audit commandé par la région.

Il bénéficiera donc d’un projet global de réhabilitation à hauteur de 28 millions d’euros dont le top départ est prévu pour l’été 2022. Présente dans les domaines traditionnels qui relèvent de sa compétence, comme la mobilité internationale des élèves ou le dotation de matériel informatique, la région Auvergne Rhône-Alpes s’est récemment distinguée en investissant dans la robotique.

Face au robot de télé-présence, œuvre du lyonnais Awabot, le président de région annonce fièrement : « J’ai voulu rester prudent, mais c’est une première mondiale. »

On dénombre une cinquantaine de ces robots téléguidés dans la région, une flotte qui peut être déployée à tout moment dans l’établissement qui en ferait la demande auprès de l’Académie afin de permettre à un enfant hospitalisé de garder le contact avec ses camarades, grâce à l’écran qui sert de visage au robot.

 

Sécurisation

Autre volet de la politique régionale pour les lycées : la sécurisation des établissement. Clef de voûte du discours de Laurent Wauquiez, le thème de la sécurité fait l’objet d’une attention particulière sous forme d’un investissement de 90 millions d’euros en trois ans, dont 14 millions destinés à des établissements privés.

Cette initiative serait loin d’être impopulaire auprès des proviseurs puisque tous les lycées de la région ont fait une demande d’équipement en vidéosurveillance, alarmes, système de badges à l’entrée ou portiques de sécurité.

Là encore, les lycées privés ne sont pas oubliés puisque 56 des 61 lycées privés de la métropole et du départements ont installé au moins un équipement de sécurité grâce à la région. Une autre constante de la politique régionale signée Laurent Wauquiez.

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