Comment le PS du Rhône essaie de résister à Collomb

Dans le Rhône, entre les macronistes et les derniers socialistes, la guerre est définitivement déclarée. Au centre des crispations : la mainmise de Gérard Collomb et de ses amis d’En Marche sur la fédération PS du département qui commence à agacer fortement les militants du parti.

Du coup, ces derniers réclament depuis plusieurs semaines que les élus socialistes siégeant à la Métropole montent leur propre groupe politique dans l’hémicycle pour prendre leur indépendance vis-à-vis des macronistes et notamment d’Anne Brugnera, députée LREM et présidente du groupe métropolitain “Socialistes et Républicains”.

Leur chef de file : Marc Cachard, un élu PS de Rillieux qui dénonce “le fonctionnement anti-démocratique du groupe”.

“Le fait que ce soit une élue LREM qui préside ce groupe me gène. Mais ce qui me dérange encore plus, c’est que le temps de parole ne soit pas le même pour tous les élus du groupe. Nous sommes souvent censurés”, tacle ce dernier, dont le nom circule parmi les nombreux candidats à la reprise de la fédé PS dans les prochains mois. Une prise de position défendue prudemment par plusieurs élus PS du groupe qui n’a pas du tout plus à Gérard Collomb.

 

“Monsieur 6%”

Selon nos informations, le ministre de l’Intérieur, qui a convoqué tous les élus de la majorité municipale il y a deux semaines à l’Hôtel de ville, a taclé directement l’initiative de Cachard.

“Ce n’est pas un élu de banlieue qui va faire la loi à Lyon. En plus si le PS a perdu en 2014 à Rillieux, c’est à cause de lui”, aurait lancé Collomb, en le traitant même de “Monsieur 6%” en référence au score de Benoît Hamon à la dernière présidentielle.

 

Clarté politique

Une déclaration comme Collomb en a le secret qui aurait alors fait sortir de ses gonds Zorah Aït Maten, l’adjointe aux Affaires sociales et à la Solidarité de la ville de Lyon. Cette dernière aurait même demandé la tête d’Anne Brugnera pour la présidence du groupe.

Ce que veulent les socialistes n’a rien de choquant. A la Région, les élus macronistes du groupe PS ont constitué leur propre groupe. Il faut pouvoir avoir la même réciprocité à la Métropole au nom de la clarté politique”, confie un cadre influent du PS lyonnais, qui a assisté à la scène.

Reste à savoir si Cachard et ses maigres soutiens auront assez de poids pour franchir le rubicon et affronter enfin le baron Collomb.

Ce qui est sûr, c’est qu’il faut qu’on ait des élus qui soient capables d’affronter directement les Collombistes. C’est la seule solution pour faire encore exister le PS à Lyon”, assure un élu PS, qui pense malgré tout que “rien ne bougera avant le congrès national du parti” prévu début avril.

Antoine Comte

A lire également dans cette rubrique

29 mars 2024

Élections européennes. Un débat sur la jeunesse organisé à emlyon

En attendant son déménagement dans le 7e arrondissement de Lyon à l’automne prochain, l’école de commerce et de management lyonnaise emlyon organise un débat à l’occasion des élections européennes sur son campus d’Écully, dans le grand amphithéâtre, mercredi 10 avril de 16 heures à 18 heures. Il sera question de jeunesse, de défense, d’immigration, de…

29 mars 2024

Majorité fracturée : Saint-Fons négocie sa sortie de crise

Après avoir échoué à voter son budget le 14 mars pour cause de majorité explosée, puis avoir tenté de rabibocher les élus tout en faisant passer quelques vérités au passage, le conseil municipal de Saint-Fons et son maire Christian Duchêne ont pu, jeudi soir, signer la fin de la crise. Pas des tensions, certes. Mais…

28 mars 2024

Saint-Fons : la majorité trouve un accord de dernière minute

A peine le maire avait-il tenu un point presse pour montrer qu’il croyait encore à la possibilité de passer son budget retoqué le 14 mars, que la commune annonçait une recomposition de la majorité municipale. Lire aussi sur Tribune de Lyon : Saint-Fons. Après la tempête, les vérités du maire Christian Duchêne Dans un communiqué, la…