Recrutement de Benalla, passe-droits : le chef de cabinet de Collomb répond

Son nom avait jusqu’alors été cité au cours de presque toutes les auditions réalisées par les deux commissions d’enquête parlementaires, mais lui-même n’avait pas été entendu.

Jean-Marie Girier a fini par être interrogé par les sénateurs ce lundi à la mi-journée. En tant qu’ancien directeur de la campagne d’Emmanuel Macron et chef de cabinet de Gérard Collomb place Beauvau, son rôle est en effet central dans l’affaire Benalla.

C’est avec une certaine assurance, alternant sourire en coin et agacement ostensible, que ce fidèle de l’ancien maire de Lyon a donné sa version des faits.

À l’image de son patron, il n’a cessé de se couvrir derrière « l’instruction judiciaire en cours » pour ne pas aller au bout de ses explications, répétant le reste du temps les explications déjà fournies par d’autres acteurs du dossier.

 

Le recrutement de Benalla en question

À quelques exceptions près.

Girier révélera par exemple qu’Alexandre Benalla et Vincent Crase s’étaient présentés en salle de commandement de la préfecture de police dans une « tenue inappropriée car trop décontractée » au soir du 1er mai, assurant au passage, contrairement à ce qu’attestait la note exhumée par le Canard Enchaîné, que « le ministre d’État n’a pas fait d’accolade à monsieur Benalla.  »

Revenant sur une question restée en suspens ces derniers jours, Jean-Marie Girier a ensuite réfuté avoir recruté Alexandre Benalla.

« Les recrutements étaient assurés par le trésorier de la campagne. Monsieur Benalla a été recruté en décembre 2016. Or à ce moment-là je n’avais pas aptitude à recruter qui que ce soit puisque je ne suis devenu directeur de la campagne qu’en janvier 2017. »

 

Pas de passe-droits pour Benalla

Pas plus qu’il ne reconnaît l’avoir aidé par la suite : « Monsieur Benalla n’a bénéficié d’aucun traitement privilégié par mon intermédiaire. Monsieur Benalla ne m’a jamais sollicité pour l’équipement d’une voiture en matériel de police, pour un appui afin d’obtenir un poste de sous-préfet, ou l’obtention de grade de lieutenant-colonel. »

En revanche, Jean-Marie Girier travaillait effectivement fréquemment avec l’adjoint au chef de cabinet d’Emmanuel Macron : « Dès son arrivée, j’ai eu l’opportunité de travailler à de multiples reprises avec lui. Dans ces réunions, visites préparatoires ou déplacements, monsieur Benalla avait un rôle de chefferie de cabinet assez classique. Le rôle d’Alexandre Benalla avait un rapport avec l’organisation globale de ces événements, pas avec la sécurité. »

 

Loyauté remise en cause ?

Pourquoi était-il dans ce cas habilité à porter une arme, lui a alors demandé Philippe Bas, président LR de la commission des lois du Sénat. « Je ne connaissais pas l’ensemble de ses attributions », s’est borné à répondre Girier.

Quant à la possible rupture de la confiance que lui porte Gérard Collomb, soulevée par l’intéressé lui-même la semaine passée ? « Je travaille dans son environnement depuis une dizaine d’années et je ne doute pas de son degré de confiance en ma loyauté », a-t-il rétorqué sans dissimuler sa contrariété.

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