Rythmes scolaires : le conseil municipal s’enflamme encore

Les journalistes lyonnais présents ce lundi après-midi au conseil municipal n’attendaient qu’une seule chose : le lancement des débats autour d’une délibération sur la mise en application des temps scolaires et périscolaires à compter de la rentrée prochaine.

Si ce dossier a finalement été adopté à la majorité des élus de conseil, des débats tendus avec l’opposition ont une nouvelle fois accompagnés le vote.

 

Près de 50 minutes de temps de parole

Au total, ce sont en effet les neuf groupes politiques de l’hémicycle qui ont demandé à intervenir, portant à près de 50 minutes le temps de parole réservé uniquement à ce dossier, sans compter le temps de réponse du maire de Lyon Georges Képénékian et de Guy Corazzol, son adjoint en charge des questions d’éducation.

C’est justement ce dernier qui a ouvert le bal.

“Lyon a fait le choix de conserver une forte offre de périscolaire. Sur les 167 conseils d’école, 85 ont voté en faveur des quatre jours de classe et cette nouvelle organisation sera soumise pour avis au Conseil départemental d’Education nationale le 5 avril prochain pour une mise en application à la rentrée de septembre”, a lancé, pas peu fier, l’élu de la majorité qui porte à Lyon cette réforme qui concernera 38 000 écoliers.

 

“J’ai connu quelques régimes qui portaient des costumes”

Mais le sourire de l’adjoint à l’Education a rapidement laissé place aux grimaces.

La faute à Christophe Boudot, le seul élu FN du conseil municipal qui n’a pas mâché ses mots quant aux tergiversations de l’exécutif municipal sur l’application de cette réforme.

“Il aura fallu attendre trois ans pour voir la fin de l’expérimentation idéologique et hasardeuse de la réforme Peillon ici à Lyon. Cette réforme n’était pas bonne, et s’il fallait s’en convaincre, je vous invite à relire les déclarations dans la presse du nouvel adjoint à l’Education : “la nouvelle organisation est un bond en avant de qualité pour les enfants”. Je laisserai à Monsieur Corazzol la responsabilité de ses références maoïstes et j’espère toutefois qu’avec cette nouvelle organisation, le bon en avant de Monsieur Corazzol nous épargnera la grande famine…”, a lâché l’élu frontiste, avant de demander le retour du “port du vêtement uniforme à l’école”.

Une première attaque à laquelle Georges Képénékian qui a confié “porter la blouse grise à l’école” n’a pas pu s’empêcher de répondre.

“Votre proposition me tente Monsieur Boudot, mais j’ai connu quelques régimes qui portaient des costumes… Vous parliez de Mao par exemple…”

 

“Pour la défense de l’école laïque et gratuite, on repassera”

La parole fut ensuite donnée à la maire du 1er arrondissement Nathalie Perrin-Gilbert.

“Nous voterons contre cette délibération, car finalement nous sommes fin mars et la rentrée prochaine est toujours aussi incertaine avec des parents et des enfants qui vont encore devoir s’adapter”, a lancé l’élue des Pentes de la Croix-Rousse.

Avant d’ajouter : “Toujours moins de personnels à rémunérer, de personnels dans les cantines et d’écoles à construire. Pour la défense de l’école laïque et gratuite, on repassera”.

 

“Les tarifs sont annoncés attractifs, mais encore ?”

Des critiques reprises en coeur par l’opposition de droite mais sur des thématiques plus concrètes.

Le maire centriste du 2e, Denis Broliquier s’est en effet érigé en “porte-parole des parents d’élèves et des enseignants.”

Son inquiétude : la modification de l’heure de fin du premier temps de garderie ou encore l’horaire de la pause méridienne.

De côté de la droite, ce sont surtout les tarifs qui semblaient chagriner Dominique Nachury et ses amis.

“Quels tarifs ? Ils sont annoncés attractifs, mais encore ? Et combien, pourrait-il y en avoir ? Beaucoup de points restent encore à traiter…”, a questionné l’ancienne députée LR du 6e arrondissement.

 

“Retour en arrière néfaste pour l’enfant”

“J’entends bien que les enfants doivent être au centre de tout, mais le problème auquel nous sommes tous confrontés, c’est qu’à un moment, il faut trouver un point d’équilibre et je crois qu’avec ce dispositif de quatre jours, nous l’avons trouvé”, a répondu Képénékian notamment en direction du groupe écologiste qui a également voté contre, considérant la solution choisie par la Ville comme “un retour en arrière néfaste pour le rythme des enfants”.

Antoine Comte

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