Samedi prochain ne sera pas un jour comme les autres à la mairie du 3e. Thierry Philip, le maire PS de l’arrondissement depuis dix ans passera en effet le flambeau à 10 heures précises à son adjointe à l’Urbaniste, la centriste Catherine Panassier.
Ce cancérologue de renom qui avait rejoint les listes de Gérard Collomb lors des municipales de 2008 a annoncé contre toute attente son départ de la mairie lors de ses voeux en janvier dernier.
La raison ?
Thierry Philip, qui préside actuellement l’Institut Curie et la Maison des enfants d’Izieu a décidé de se consacrer davantage à sa vie professionnelle. Mieux, selon les informations de notre site Saladelyonnaise.com, Thierry Philip va surtout prendre en juin prochain la présidence de l’Organisation des instituts européens du cancer (OECI).
“C’est un gros poste qui me donnera l’occasion de coordonner 80 à 100 instituts en Europe et il fallait pour cela que je me dégage du temps. Aussi bien d’ailleurs pour ma vie professionnelle que pour ma vie privée”, confie celui qui aussi été directeur du Centre Léon Bérard pendant 20 ans.
“Je ne fais pas 1m85 et je n’ai pas une rue à mon nom”
Une décision que bon nombre d’élus de l’arrondissement regrettent mais disent également comprendre.
A commencer par Catherine Panassier, sa première fan. “Je mesure la chance que j’ai eu de travailler avec lui. c’est un grand patron qui sait écouter, rassembler, réfléchir et décidé. C’est un chef d’orchestre très pragmatique qui sait déléguer à ses équipes ou plutôt à ses solistes comme il aime nous appeler”, assure celle qui est son adjointe depuis 10 ans.
Une succession pas simple à assumer pour cette dernière quand même.
“Je n’ai pas de doute sur Catherine Panassier. Même si ça sera difficile de passer après une personnalité hors norme comme Thierry Philip, elle a su faire la preuve durant ses dix ans qu’elle était capable de travailler avec tout le monde”, rassure Yann Benhayoun, l’adjoint à l’Education de la mairie du 3e.
“C’est sûr que je ne fais pas 1m85 et que je n’ai pas une rue qui porte mon nom comme lui à Lyon, mais je crois pouvoir poursuivre notre feuille de route tout en apportant ma touche féminine”, glisse Panassier, qui salue également la stabilité politique de son futur ex-patron.
“Philip n’a jamais tourné politiquement en fonction du vent”
Contrairement à de nombreux élus de l’arrondissement comme l’actuelle députée Anne Brugnera qui a cédé aux sirènes macronistes, Philip est en effet resté au PS et se montre même parfois très critique vis-à-vis de Gérard Collomb et de la politique gouvernementale.
Des convictions assumées et saluées même par l’opposition.
“Si je ne salue pas son bilan, parce que pour moi Thierry Philip n’est pas allé assez loin par exemple dans la concertation avec les habitants dans le dossier de la Part-Dieu, je salue la personne qui a toujours respectueuse de son opposition et qui n’a jamais tourné politiquement en fonction du vent comme le font beaucoup”, lance Pierre Bérat, élu LR du 3e, qui croit percevoir derrière ce départ “une déception de l’homme de gauche vis-à-vis du positionnement macroniste de certains de ses amis”.
Une page de l’histoire politique lyonnaise qui se tourne.
Antoine Comte
