Que serait la rentrée sans sa polémique de rentrée ? Alors que Laurent Wauquiez et son exécutif faisaient ce matin la tournée des lycées d’Auvergne Rhône-Alpes, de nombreux élèves de la région ont reçu ce drôle de texto signé du président du conseil régional : « Je vous souhaite à tous une excellente rentrée, et que cette année vous réserve à tous de belles réussites ! »
Président du groupe PS et démocrates à la Région, Jean-François Debat a été le premier à s’émouvoir dans un tweet de ce message reçu par sa fille, elle-même lycéenne.
Message reçu ce matin par ma fille lycéenne à #BourgEnBresse. C’est trop gentil mais comment @laurentwauquiez peut il avoir LÉGALEMENT accès au portable de tous les lycéens sauf via le PassRegion?? Ce fichier n’est pas destiné à cela. Je demande des explications @auvergnerhalpes pic.twitter.com/mUdIu4OR0Z
— Jean-François Debat (@JFDebat) 4 septembre 2018
« Je ne sais pas légalement comment il a pu avoir accès à ce fichier »
Contactée, la Région n’y voit « pas un message à teneur politique » mais plutôt « un message courtois pour souhaiter une bonne rentrée aux élèves, un domaine de compétence qui relève de la région ». Cette dernière se défend également de l’utilisation des numéros de téléphone portable des lycéens : « Chaque élève peut choisir de permettre à la région de lui écrire afin de bénéficier d’informations intéressantes », nous explique-t-on.
Joint par téléphone, le maire de Bourg-en-Bresse est nettement plus critique : « Le consentement est donné pour avoir de l’information institutionnelle. Venez récupérer vos livres à partir de telle date, vous avez accès à telle réduction culturelle avec le pass Région. » Et Debat d’ajouter : « Le message de Laurent Wauquiez est très sympathique mais il est personnel, pas institutionnel. Et je ne sais pas légalement comment il a pu avoir accès à ce fichier ».
Alors que le Règlement général sur la protection des données (RGPD) est entré en vigueur au début de l’été, c‘est certainement sur ce point que les oppositions vont cristalliser leurs critiques.
Élise Capogna et Rodolphe Koller
