Vœu des Échevins : de l’inséparabilité de la politique et de l’État

Dieu aimerait nous voir unis et en paix. C’est en substance ce qu’a exprimé le cardinal Barbarin lors de son homélie, précédant le renouvellement du vœu des échevins, samedi après-midi dans la basilique de Fourvière.

La réalité avait de l’avance sur son propos puisque l’on a pu assister à une drôle de scène quelques minutes auparavant : le couple BrugneraCorazzol empruntant le même funiculaire que Frigide Barjot pour se rendre au sommet de la colline.

Ou comment faire cohabiter deux élus macronistes avec l’une des plus ardentes militantes de la Manif pour tous, à quelques mois d’un débat qui s’annonce enflammé autour de l’élargissement de la PMA, à l’occasion d’une cérémonie contestée.

Ou comment surtout laisser présager une après-midi au moins aussi politique que religieuse.

 

1643 contre 1905

En effet, quelques dizaines de militants attendaient touristes, personnalités et élus dès la sortie de la ficelle afin de dénoncer « une remise en cause de la séparation des Églises et de l’État », dixit Elliott Aubin.

« On ne peut pas tout accepter sous couvert de la tradition » a lancé l’adjoint FI à la mairie du 1er arrondissement, entouré de plusieurs élus insoumis tels que les conseillers régionaux Andréa Kotarac et Émilie Marche, ou encore le candidat aux élections européennes, et proche de Jean-Luc MélenchonBenoît Schneckenburger.

Ce qui gêne ces défenseurs de la loi de 1905, c’est la participation de nombreux élus à l’événement. Plus loin derrière les grilles enserrant le parvis de la basilique, gardé par deux molosses en costume et parcouru de long en large par plusieurs militaires, loin des slogans lancés au mégaphone, ceux-ci arrivaient en effet au compte-goutte.

 

Califes à la place du calife

L’échevin actuel Georges Képénékian, mais aussi plusieurs successeurs potentiels (lire le dossier de Tribune de Lyon de cette semaine au sujet des élections municipales et métropolitaines de 2020) : Étienne Blanc – venant officiellement suppléer le président du conseil régional Laurent Wauquiez -, mais aussi le sénateur LR François-Noël Buffet, ou encore le chef de file de l’opposition de droite au conseil municipal Stéphane Guilland, relégué une dizaine de rangs derrière ses acolytes une fois dans la nef.

Du côté de la majorité, on notera l’absence remarquée du président de la Métropole David Kimelfeld, excusé pour raisons personnelles, représenté par ses adjoints Richard BrummMarc Grivel et Michel Le Faou. En ce qui concerne les députés LREM, Thomas Rudigoz et Cyrille Isaac-Sibille sont également venus garnir l’assistance.

À la louche donc, une dizaine d’élus de premier plan, auxquels on peut ajouter pêle-mêle les conseillers municipaux de Lyon Jérôme Maleski (LREM), Pierre Bérat (LR), et de Givors Antoine Mellies (RN).

Absents de marque, le ministre de l’Intérieur et ancien maire de Lyon Gérard Collomb, ainsi que le préfet de Région Stéphane Bouillon, aux petits soins avec le prince héritier du Japon Naruhito, en visite à Lyon ce week-end.

Après une cérémonie liturgique grandiose d’un classicisme digne de 1643, date de l’instauration du vœu des Échevins, qui voit chaque année les maires de Lyon se succéder –  à l’exception notable d’Édouard Herriot – afin de remercier la Vierge Marie de sa protection, l’heure fut aux discours.

Ayant entre-temps gagné la préfecture afin d’honorer Naruhito de sa présence, Georges Képénékian ne put assurer son allocution, déléguée à Jean-Dominique Durand, son adjoint notamment en charge des Cultes. Drôle d’exercice alors que de justifier sa présence… par procuration.

 

Histoires de tradition

En effet, le maire de Lyon a tenu à défendre sa participation à la cérémonie religieuse, appelant à « ne pas se tromper sur les objectifs de la loi de 1905 » et affirmant que « la laïcité n’est pas une idéologie ou une organisation du monde ».

Le premier magistrat lyonnais a également proféré une drôle de mise en garde : « La tradition est un fil que l’on ne rompt jamais sans risque quand l’on est en charge d’une communauté humaine ».

Fidèle à la tradition justement, le cardinal Barbarin s’éclipsait subitement au moment où la presse souhaitait l’interroger, quelques jours après l’officialisation de la date de son procès, pour non-dénonciation d’agressions sexuelles sur mineurs, en janvier 2019.

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